Pour Charles Perrault
« On donna pour Marraines à la petite Princesse Aurore toutes les Fées qu'on pût trouver dans le Pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles lui faisant un don, comme c'était la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables.
Cependant les Fées commencèrent à faire leurs dons à la Princesse.
La plus jeune lui donna pour don qu'elle serait la plus belle du monde,
celle d'après qu'elle aurait de l'esprit comme un Ange,
la troisième qu'elle aurait une grâce admirable à tout ce qu'elle ferait,
la quatrième qu'elle danserait parfaitement bien,
la cinquième qu'elle chanterait comme un Rossignol,
et la sixième qu'elle jouerait de toutes sortes d'instruments à la perfection. »…
Pour les frères Grimm
« (Le roi) organisa une grande fête. Il ne se contenta pas d'y inviter ses parents, ses amis et connaissances, mais aussi des fées afin qu'elles fussent favorables à l'enfant. Il y en avait treize dans son royaume. Mais, comme il ne possédait que douze assiettes d'or pour leur servir un repas, l'une d'elles ne fut pas invitée.
La fête fut magnifique. Alors qu'elle touchait à sa fin, les fées offrirent à la princesse qui s’appelait Dornröschen (Röschen « Rose » et Dorn « épine ») de fabuleux cadeaux :
l'une la vertu, l'autre la beauté, la troisième la richesse et ainsi de suite, tout ce qui est désirable au monde.
Comme onze des fées venaient d'agir ainsi, la treizième survint tout à coup. Elle voulait se venger de n'avoir pas été invitée. Sans saluer quiconque, elle s'écria
d'une forte voix :
– Dornröschen, fille du roi, dans sa quinzième année, se piquera à un fuseau et tombera raide
morte.
Puis elle quitta la salle. Tout le monde fut fort effrayé. La douzième des fées, celle qui n'avait pas encore formé son vœu, s'avança alors. Et comme elle ne pouvait pas
annuler le mauvais sort, mais seulement le rendre moins dangereux, elle dit :
– Ce ne sera pas une mort véritable, seulement un sommeil de cent années dans lequel sera plongée Dornröschen.
»