COLOMBES : du temps où le socialisme avait du sens
Un adepte de Saint-Simon à Colombes, Jean-Marie Séverin Gallé dit Julien est né d’une mère colombienne. Il créa en 1856 la première Société de Secours Mutuels de Colombes appelée jusqu’en 1905, année de la séparation des églises et de l’Etat, Société de Secours Mutuels de Saint-Pierre de Colombes, Colombes étant la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul. Dans cette tâche il avait été secondé par l’abbé Bonnet qui fut le curé de la commune pendant 32 ans.
Cette association avait permis sur les 1900 habitants que comptaient la commune à plusieurs centaines de Colombiens de bénéficier de secours en cas de maladie par des soins médicaux, l’accès aux médicaments, des indemnités financières, les pensions de retraite voire la prise en charge des frais funéraires.
Julien Gallé fonda aussi la première bibliothèque publique de Colombes. Une autre initiative de Julien Gallé la création de la société immobilière de Colombes en 1858 « dans le but de rendre à l’expiration de la société en 1874 chaque sociétaire propriétaire d’une maison et d’un terrain en dépendant ». Cette propriété foncière fut divisée en 28 lots et fut appelée « Julien Gallé ».
L’acte de vente des propriétés fut rédigé par le notaire de l’époque Jean-Baptiste Ménelotte qui pour comble s’était opposé pendant son mandat de Maire à la création de la Société de Secours Mutuels de Colombes. C’est parfois dur d’avoir deux casquettes.
La villa Gallé existe encore elle est située rue Henri Barbusse en niveau du collège Lakanal et chaque allée porte le nom d’un Saint-Simonien : Emile Altès, chef d’orchestre, Félicien David, maitre de chapelle et compositeur, Deloffre, Directeur du Théâtre français. Je suis fière d’y avoir fait mes premiers pas chez mon grand-oncle, musicien et syndic de cet ensemble de propriétés.
Aucune organisation ne devrait avoir le monopole du mot socialisme et social afin de ne pas les dénaturer.
C'est vrai que Julien Gallé lui était qualifié de Socialiste utopique.